Servigne & Chapelle, l’Entraide

Depuis deux siècles, en Occident, s’est développée l’idée que l’homme est un loup pour l’homme et qu’il en est ainsi de toute société humaine, et même de toute la création : la célèbre supposée loi de la jungle. La nature serait-elle un immense entre-dévorement impitoyable, selon l’expression de Bakounine et de Mauriac ? Ainsi fut justifiée l’économie libérale, et ceux qui voient le monde autrement furent taxés de naïfs vivants dans un univers de bisounours.

Mais on s’est trompé ou on nous a trompé. La nature est fraternelle et les hommes savent fraterniser, l’expérience le montre. Depuis quelques milliards d’années que la vie existe sur notre Planète, les relations d’entraide sont au moins aussi nombreuses que celles de lutte dans la nature. Et, contrairement aux idées reçues, lors de catastrophes ça n’est pas le chacun pour soi qui l’emporte mais la solidarité.

Étonnamment, dans cet univers de coopération, d’assistance, l’être vivant le plus relationnel, le plus empathique, c’est l’humain. Sa venue au monde, comme être inachevé, totalement dépendant de ses parents, du clan, de la société, a inscrit l’empathie dans les gènes de l’espèce, dans la culture.

Il y a huit siècles déjà, à Assise, François célébrait cela : la fraternité dans la Création.

Servigne Pablo et Chapelle Gauthier, L’entraide: l’autre loi de la jungle, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2017, 381 p. ISBN 979-10-209-0440-9

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