Patrick est laïc franciscain, engagé dans la Fraternité de Limoges depuis plusieurs années. Depuis saint François d’Assise, la spiritualité franciscaine est attentive à la Création. Les franciscains, laïcs ou religieux sont présents dans de nombreuses villes.
Par ailleurs, Patrick participe aux ateliers de conversion écologique qui permettent aux personnes qui le désirent de partager des savoirs-faire et d’approfondir le sens et la spiritualité de l’écologie.
Patrick nous présente le sens de son engagement franciscain et de ce que représente pour lui l’écologie.
Cette émission a été diffusée sur R.C.F. Limousin le jeudi 5 mars 2020 à 11 h 30 et a été rediffusée le samedi suivant à 10 h 45.
Pour en savoir plus sur la Fraternité franciscaine, vous pouvez contacter les Frères de Brive-la-Gaillarde
L’adresse :
Fraternité franciscaine
Grottes de Saint Antoine
41, avenue Edmond Michelet
19100 Brive-la-Gaillarde
On connaît bien l’icône de la Trinité écrite par le moine Andreï Roublev (on ne peint pas une icône, on l’écrit). Le génie de l’artiste est d’être parti de la représentation de la vision d’Abraham à Mambré (Gn 18) pour évoquer la divinité. On ne représente pas Dieu, on l’évoque seulement, et dans le cas de l’icône, par les inversions de perspectives, les proportions codifiées, les couleurs symboliques, le fond d’or… Dans l’icône de l’Hospitalité d’Abraham, la rencontre du Père des croyants et de ses hôtes auxquels il s’adresse indifféremment au singulier et au pluriel, est le lieu de la méditation, de la mise en présence au mystère trinitaire.
Superbe icône, consacrée plus d’un siècle après comme canon, modèle de ce qu’il faut écrire, elle permet d’aborder l’un mystères centraux des Chrétiens avec moins d’aridité qu’un traité dogmatique.
Mais contempler pendant des heures l’icône dépasse les capacités des enfants, et pas seulement les enfants… « Au bout d’un moment, ça doit être ennuyeux de contempler Dieu. » me disait l’une. « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin ! » disait l’humoriste. Il est vrai que, aussi belle soit elle, l’icône est statique et l’idée d’éternité qu’elle évoque peut provoquer la lassitude, le désintérêt.
Alors, comment parler de Trinité à des enfants, à des jeunes sans immobilisme ? En bougeant, en faisant percevoir que le rythme et la vie vont de pair, en dansant.
Une danse que j’avais apprise autrefois, la Cochinchine, nécessite trois danseurs, souvent un homme et deux femmes… Nonobstant la question de parité qui ne sera jamais équilibrée avec un nombre impaire de participant, cette danse est intéressante pour aborder le mystère divin. Une partie de celle-ci est une ronde assez classique tournée vers l’intérieur. Le second temps commence par un mouvement qui fait passer un des partenaires sous les mains jointes des deux autres. Tous se retrouvent alors tournés vers l’extérieur du cercle. Ce temps se finit par le mouvement inverse : l’un des partenaires, en passant sous les bras des deux autres ramène le cercle vers l’intérieur.
La Cochinchine avec les jeunes de Cambrai
À Brive, les enfants ont tout de suite accroché. Ils ont voulu entrer eux-aussi dans la danse qui est devenue rapidement une ronde gigantesque. Et si ces enfants avaient tout compris ? Si la Trinité était cette invitation à entrer dans la danse divine ? Si toute la Création était invitée à cette danse, Périchorèse des chrétiens orientaux, ou circumincessio de saint Bonaventure ?
L’atelier du jour proposera la construction d’un cuiseur à bois en boîte de conserves de récupération. Ce réchaud, économique en bois, permettra de faire la cuisine durant l’été.